Projet - « Wabano Way Youth Intervention And Diversion Program »
Aperçu
Le centre de santé autochtone Wabano, qui fournit des soins de santé primaires et d’autres services sociaux à la population autochtone de la région d’Ottawa, a mené à terme un programme d’intervention de deux ans : « Wabano Way ». Le centre a obtenu, en 2007, un financement pour ce programme, ce qui lui a permis de commencer à offrir un service de renvoi après une mise en accusation ciblant les jeunes autochtones âgés de 12 à 17 ans qui s’adonnent à des activités liées aux gangs de rue ou qui risquent de l’être.
Contexte
Le programme offrait une solution de rechange au recours traditionnel aux tribunaux qui était à la fois issue de la collectivité et adaptée à ses besoins. Il consistait à obtenir la participation des parents et de la collectivité et à les aider à réaliser un plan visant à prévenir la récidive, à éviter les effets d’étiquetage liés au système judiciaire et à définir une gamme de conséquences concrètes pour les jeunes qui prend en considération les préoccupations de la collectivité à l’égard de leur réhabilitation et du dédommagement des victimes.
Participation
Au départ, l’approche « Wabano Way » devait, pendant toute la durée du projet, venir en aide à 100 adolescents, dont environ la moitié avant leur mise en accusation et l’autre après celle-ci. En réalité, cependant, il n’y a eu que 22 recommandations visant des adolescents après leur mise en accusation; la plupart d’entre eux étaient accusés de voie de fait, de vol, de possession de stupéfiants ou d’intimidation. Seuls 12 adolescents ont terminé leur programme de déjudiciarisation selon le plan d'intervention convenu avec l’approche « Wabano Way ».
Très peu de recommandations visaient des adolescents avant leur mise en accusation. Une recherche effectuée dans la base de données du programme de déjudiciarisation d’Ottawa a révélé que cinq recommandations ont été soumises au programme de l’approche « Wabano Way » et que trois cas ont été menés à terme conformément aux exigences du plan de déjudiciarisation.
Bien que les adolescents à risque n’aient pas été particulièrement visés par le programme, l’approche « Wabano Way » a reçu et accepté 63 adolescents à risque âgés de 11 à 17 ans qui ont été renvoyés à différents programmes de ce centre.
Fonctionnement
L’approche « Wabano Way » comportait deux composantes : un volet d’intervention qui ciblait les adolescents à risque faible ou modéré qui présentaient un comportement antisocial, mais qui ne s’adonnaient pas à des activités criminelles et donc, n’étaient pas visés par les dispositions de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA); un volet de déjudiciarisation conçu pour les adolescents qui avaient commis un crime et dont le cas était traité avant ou après leur mise en accusation. Le second volet portant sur la déjudiciarisation était visé par cette évaluation.
C’est un membre du service de la police d’Ottawa, en collaboration avec un coordonnateur de la police d’Ottawa chargé de la déjudiciarisation et des interventions, qui recommandait un contrevenant au programme. Si l’adolescent et les intervenants consentaient à participer au programme, l’adolescent était soumis à une évaluation approfondie ayant recours à des méthodes normalisées et permettant de concevoir un plan d’intervention complet.
Le processus d’inscription consistait en une rencontre, une évaluation approfondie, l’adhésion au programme et la planification de l’intervention. Les plans d’intervention consistaient généralement en une intervention de trois à quatre mois comprenant des mesures de responsabilisation comme le counseling, la médiation assurée par les pairs, des projets de justice réparatrice, des séances d’information, une participation aux projets communautaires, etc.
Évaluation
Des entrevues ont été menées par 18 intervenants du programme qui ont eu recours à des questionnaires normalisés.
Parmi les 12 adolescents qui ont participé au programme jusqu'à la fin, six ont accepté de participer à des entrevues visant à évaluer le programme. Les commentaires des participants ont également été recueillis à l’aide de questionnaires normalisés.
Des outils d’évaluation normalisés, y compris un questionnaire sur la manière de penser (How I Think Questionnaire [HITQ]) et la Liste de comportement pour les enfants, ont été utilisés durant le processus d’inscription afin de mesurer les effets de l’intervention. Bien que le nombre de participants au programme ait été trop faible pour générer des statistiques concluantes, les résultats montrent que le comportement social des participants s’était sensiblement amélioré après leur participation au programme.
Recommandations
Il est recommandé d’accroître le nombre de jeunes autochtones participant à des programmes comme celui-ci, de se pencher davantage sur les activités menées après une recommandation, d’assurer la continuité au sein du personnel et d’améliorer la gestion de l’information. Il est également important que les organismes qui offrent de nouveaux services déterminent s’il existe un besoin suffisant pour ces services, consacrent beaucoup de temps à tisser des liens avec les fournisseurs de services concernés et veillent à ce que leur personnel ait les compétences nécessaires.
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