PROFIL INSTANTANÉ D'UNE JOURNÉE DES JEUNES AUTOCHTONES SOUS GARDE AU CANADA

Chapitre 2 - Aperçu national (suite)

2.6 Questions géographiques

La présente section indique où les jeunes Autochtones visés par le profil instantané ont passé la majeure partie de leur temps, au cours des deux années précédant leur incarcération actuelle, où ils ont commis leur infraction et où ils prévoient se réinstaller. Plus particulièrement, ils ont répondu à ces trois questions en indiquant s'ils allaient (ou prévoyaient) s'installer dans une ville, un village, une réserve ou un autre endroit.

En général, la majorité des jeunes Autochtones sous garde le jour du profil instantané ont indiqué la ville à toutes les questions. Toutefois, ce phénomène « urbain » n'est pas surprenant vu que bon nombre des villes canadiennes, particulièrement dans les provinces de l'Ouest, ont d'importantes populations autochtones.

2.6.1 Où habitaient les jeunes avant leur incarcération actuelle

Le schéma 2.8 et le tableau 2.6 montrent où les jeunes visés par le profil instantané ont passé la majeure partie de leur temps au cours des deux années précédant leur incarcération. En général, plus de la moitié (53 %) des jeunes Autochtones inclus dans le profil instantané vivaient dans une ville au cours des deux années précédant leur incarcération actuelle, alors que 23 % vivaient dans une réserve autochtone et 21 % vivaient dans un village. Un pour cent vivaient dans une collectivité inuite.

Schéma 2.8 - Lieu d'habitation préalable à la mise sous garde

Schéma 2.8 - Lieu d'habitation préalable à la mise sous garde
[Description du Schéma 2.8]

Données manquantes pour 3 jeunes.
Source : Profil instantané d'une journée des jeunes Autochtones sous garde (2001).
Préparé par la Division de la recherche et de la statistique, Justice Canada.

Le tableau 2.6 présente le lien entre l'âge et l'endroit où les jeunes ont passé la majeure partie du temps au cours des deux années précédant leur incarcération actuelle. En général, les jeunes d'un âge plus avancé avaient plus souvent vécu dans une réserve au cours des deux années précédant leur incarcération actuelle que les jeunes d'un âge moins avancé, alors que ces derniers avaient plus souvent vécu dans une ville.

Une proportion légèrement plus grande de jeunes de 12 à 13 ans (57 %) et de 14 à 15 ans (57 %) vivaient dans une ville au cours des deux années précédant leur incarcération actuelle, comparativement aux jeunes de 16 à 17 ans (50 %) et aux jeunes de 18 ans et plus (52 %). Plus du quart (28 %) des jeunes de 18 ans et plus vivaient dans une réserve au cours des deux années précédant leur incarcération actuelle, venaient ensuite les jeunes de 12 à 13 ans et ceux de 16 à 17 ans (24 % chacun) et les jeunes de 14 à 15 ans (17 %). Plus du cinquième (24 %) des jeunes de 14 à 15 ans vivaient dans un village au cours des deux années précédant leur incarcération actuelle, on trouvait ensuite les jeunes de 16 à 17 ans (22 %), les jeunes de 12 à 13 ans (17 %) et ceux de 18 ans et plus (16 %) (voir le tableau 2.6).

Une plus grande proportion de filles ont passé la majeure partie du temps au cours des deux années précédant leur incarcération actuelle dans une ville (63 % par rapport à 50 % pour les garçons). En outre, 22 % des garçons comparativement à 15 % des filles vivaient dans un village, alors que 24 % des garçons et 19 % des filles habitaient dans une réserve (voir le tableau 2.7).

L'examen des infractions les plus graves laisse entendre que les jeunes qui vivaient dans une réserve avaient commis dans les mêmes proportions une infraction contre la personne ou une infraction contre les biens, alors que les jeunes qui vivaient dans une ville ou un village avaient plus souvent commis une infraction contre les biens. Parmi les jeunes vivant dans une réserve la majeure partie du temps avant leur incarcération actuelle, 45 % (pour chaque type d'infraction) avaient été trouvés coupables d'avoir commis une infraction contre les biens et une infraction contre la personne, alors que 8 % étaient coupables d'avoir commis une autre infraction au Code criminel . En comparaison, parmi les jeunes qui vivaient dans un village la majeure partie du temps avant leur incarcération actuelle, 57 % étaient coupables d'avoir commis une infraction contre les biens, alors que 31 % étaient coupables d'avoir commis une infraction contre la personne, et 7 % étaient coupables d'avoir commis une autre infraction au Code criminel . De même, parmi les jeunes qui vivaient dans une ville, l'infraction la plus grave commise par 45 % concernait les biens, alors que 37 % de ces jeunes étaient coupables d'avoir commis une infraction contre la personne, et 14 % avaient commis une autre infraction au Code criminel (voir le tableau 2.8).

Comme pour les infractions les plus graves, les jeunes qui vivaient dans une réserve faisaient plus souvent l'objet d'une accusation pour une infraction contre la personne, alors que les jeunes qui vivaient dans une ville ou un village faisaient le plus souvent l'objet d'une accusation pour une infraction contre les biens. L'accusation la plus grave de 47 % des jeunes qui vivaient dans une réserve concernait une infraction contre la personne, alors que 37 % avaient été accusés pour une infraction contre les biens, et 12 % pour d'autres infractions au Code criminel . L'accusation la plus grave dont faisaient l'objet des proportions semblables de jeunes qui vivaient dans un village concernait une infraction contre la personne et une infraction contre les biens (39 % et 42 %, respectivement), alors que 13 % d'entre eux avaient été accusés pour d'autres infractions au Code criminel . Enfin, l'accusation la plus grave de 40 % des jeunes qui vivaient dans une ville concernait une infraction contre les biens, alors que 35 % d'entre eux avaient été accusés pour une infraction contre la personne et 21 % pour d'autres infractions au Code criminel (voir le tableau 2.9).

2.6.2 Endroit où l'infraction/la présumée infraction a été commise

Le schéma 2.9 et le tableau 2.6 indiquent où les jeunes visés par le profil instantané ont commis l'infraction ou la présumée infraction à l'origine de leur incarcération actuelle. Près des trois cinquièmes (58 %) des jeunes Autochtones ont commis l'infraction ou la présumée infraction ayant mené à leur incarcération actuelle dans une ville, comparativement à 23 % dans un village et à 17 % dans une réserve autochtone. Un pour cent des jeunes avaient commis une infraction ou une présumée infraction dans une collectivité inuite.

Schéma 2.9 - Endroit où l'infraction/la présumée infraction a été commise

Schéma 2.9 - Endroit où l'infraction/la présumée infraction a été commise
[Description du Schéma 2.9]

Données manquantes pour 3 jeunes.
Source : Profil instantané d'une journée des jeunes Autochtones sous garde (2001).
Préparé par la Division de la recherche et de la statistique, Justice Canada.

Une proportion légèrement plus grande de jeunes de 14 à 15 ans (60 %) avaient commis l'infraction ou la présumée infraction à l'origine de leur incarcération actuelle dans une ville, comparativement à 57 % pour les 12 à 13 ans, 55 % pour les 16 à 17 ans et 55 % pour les jeunes de 18 ans et plus. Des proportions semblables de jeunes de tous les groupes d'âge ont commis l'infraction ou la présumée infraction à l'origine de leur incarcération actuelle dans un village. Douze pour cent des jeunes de 14 à 15 ans ont commis l'infraction ou la présumée infraction dans une réserve, comparativement à 19 % des jeunes de 16 à 17 ans, à 19 % des jeunes de 12 à 13 ans et à 20 % des jeunes de 18 ans et plus (voir le tableau 2.6).

Une plus grande proportion de filles ont commis l'infraction ou la présumée infraction à l'origine de à leur incarcération actuelle dans une ville (66 % par rapport à 55 % pour les garçons). Toutefois, 24 % des garçons comparativement à 17 % des filles ont commis l'infraction ou la présumée infraction dans un village, alors que 18 % des garçons et 14 % des filles l'ont fait dans une réserve (voir le tableau 2.7).

Un examen de l'endroit où se trouvaient les jeunes lorsqu'ils ont commis leur infraction la plus grave montre que ceux qui se trouvaient dans une réserve ont plus souvent commis une infraction contre la personne, alors que les jeunes qui vivaient dans une ville ou un village avaient le plus souvent commis une infraction contre les biens. Parmi les jeunes ayant commis leur infraction la plus grave dans une réserve, la plus grande proportion, soit 47 %, avaient été trouvés coupables d'une infraction contre la personne, comparativement à 38 % des jeunes ayant commis une infraction semblable dans une ville et à 31 % des jeunes l'ayant fait dans un village. Inversement, parmi les jeunes ayant commis leur infraction la plus grave dans une ville ou un village, la plus grande proportion étaient coupables d'avoir commis une infraction contre les biens (46 % et 58 %, respectivement), comparativement à 42 % des jeunes ayant commis une infraction contre les biens dans une réserve (voir le tableau 2.8).

Un examen de l'endroit où les jeunes en détention provisoire se trouvaient lorsqu'ils ont été inculpés révèle que ceux qui vivaient dans une réserve avaient plus souvent été accusés d'avoir commis une infraction contre la personne. Parmi les jeunes qui ont été inculpés dans une réserve, 48 % ont été accusés d'avoir commis une infraction contre la personne, alors que 44 % des jeunes qui vivaient dans un village et 35 % de ceux qui vivaient dans une ville ont été accusés pour des infractions semblables. Des proportions similaires de jeunes qui vivaient dans une ville, un village ou une réserve ont été accusés d'avoir commis une infraction contre les biens (39 %, 38 % et 40 %, respectivement) (voir le tableau 2.9).

2.6.3 Endroit où les jeunes prévoient s'installer après leur mise en liberté

Le schéma 2.10 et le tableau 2.6 montrent à quels endroits les jeunes Autochtones sous garde le jour du profil instantané prévoient s'installer après leur mise en liberté. Plus de la moitié (55 %) des jeunes Autochtones prévoient se réinstaller dans une ville une fois mis en liberté, comparativement à 21 % des jeunes qui pensent se réinstaller dans une réserve autochtone et 20 % dans un village. Un pour cent des jeunes pensent aller dans une collectivité inuite.

Schéma 2.10 - Projets de réinstallation

Schéma 2.10 - Projets de réinstallation
[Description du Schéma 2.10]

Données manquantes pour 2 jeunes.
Source : Profil instantané d'une journée des jeunes Autochtones sous garde (2001).
Préparé par la Division de la recherche et de la statistique, Justice Canada.

Les jeunes d'un âge plus avancé étaient légèrement plus susceptibles que les plus jeunes d'indiquer qu'ils prévoyaient se réinstaller dans une réserve autochtone après leur mise en liberté. Près du quart des jeunes de 18 ans et plus (24 %) et 23 % des jeunes de 16 à 17 ans pensaient aller dans une réserve, comparativement à 17 % des jeunes de 14 à 15 ans et à 22 % des jeunes de 12 à 13 ans. En comparaison, les jeunes moins âgés indiquaient plus souvent qu'ils prévoyaient aller vivre dans un village. Plus du quart (28 %) des jeunes de 12 à 13 ans prévoyaient vivre dans un village, comparativement à 21 % des 16 à 17 ans, à 20 % des 14 à 15 ans et à 16 % des jeunes de 18 ans et plus. Les trois cinquièmes (60 %) des jeunes de 14 à 15 ans pensaient se réinstaller dans une ville, comparativement à 51 % des jeunes de 16 à 17 ans, à 54 % des jeunes de 18 ans et plus et à 50 % des jeunes de 12 à 13 ans (voir le tableau 2.6).

Une plus grande proportion de filles prévoyaient aller dans une ville une fois en liberté (65 % par rapport à 52 % pour les garçons). Toutefois, 21 % des garçons comparativement à 14 % des filles pensaient s'installer dans un village. De plus, 22 % des garçons et 18 % des filles prévoyaient aller dans une réserve (voir le tableau 2.7).

Un examen des infractions les plus graves et des projets de réinstallation révèle que la plus grande proportion des jeunes qui prévoient aller dans une réserve avaient commis une infraction contre la personne (46 %), alors que la plus grande proportion des jeunes prévoyant aller dans une ville ou un village avaient été trouvés coupables d'avoir commis une infraction contre les biens (46 % et 55 %, respectivement) (voir le tableau 2.8).

Un profil semblable émerge lorsque l'on examine les projets de réinstallation et les accusations les plus graves. La plus grande proportion des jeunes qui prévoient aller dans une réserve avaient été accusés pour une infraction contre la personne (48 %), alors que la plus grande proportion des jeunes pensant se réinstaller dans une ville ou un village avaient été accusés pour des infractions contre les biens (40 % et 46 %, respectivement) (voir le tableau 2.9).