Les systèmes de commissions d'examen au Canada : Survol des résultats de l'étude de la collecte de données sur les accusés atteints de troubles mentaux
2. Méthode
2. Méthode
La stratégie de collecte de données comportait l'extraction manuelle de données provenant des dossiers des commissions d'examen des administrations suivantes :
- Île-du-Prince-Édouard;
- Québec;
- Ontario;
- Alberta;
- Colombie-Britannique;
- Nunavut; et
- Yukon.
C'est dans ces sept provinces et territoires que se trouvaient 88 % des affaires en instance dans les systèmes de commissions d'examen au Canada[10]. Il est donc probable que la majorité des conclusions contenues dans ce rapport resteraient sensiblement les mêmes malgré l'ajout du 12 % restant des affaires en cours dans les six autres juridictions (c.-à-d. Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Manitoba, Saskatchewan et Territoires du Nord-Ouest). En d'autres termes, il est raisonnable de dire qu'en grande partie, les résultats globaux de cette collecte de données sont représentatifs de l'ensemble national des affaires d'accusés NRCTM et d'accusés jugés inaptes à subir leur procès. Il est toutefois admis que chaque système de commission d'examen provincial est autonome et géré individuellement en respect des lois, et que certaines juridictions peuvent rencontrer des problèmes particuliers dans le traitement des cas de non responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux et d'inaptitude à subir un procès. À titre d'exemple, si les affaires traitées en Saskatchewan et au Manitoba avaient fait partie de ce rapport, la proportion élevée d'Autochtones aux prises avec la justice dans ces provinces aurait pu avoir une incidence sur certaines des conclusions de ce rapport telles que la proportion d'accusés autochtones dans l'échantillon.
2.1 Collecte de données
L'unité d'analyse de cette étude est l'« affaire ». Une affaire se définit par des accusations qui sont liées par un verdict commun de non responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux ou d'inaptitude à subir son procès. L'échantillon a été sélectionné de façon aléatoire parmi toutes les affaires en instance entre le 1er janvier 1992 et le 31 décembre 2004 dans chacune des juridictions. Le terme « en instance » signifie que l'affaire a fait l'objet d'au moins une audience pendant la période d'étude de douze ans. Cependant, les affaires ayant débuté avant 1992 ont été prises en compte si elles avaient fait l'objet d'au moins une audience après le 31 décembre 1991[11].
Selon un manuel de codage prédéfini, les données relatives à différents aspects de chaque affaire sélectionnée de façon aléatoire ont été compilées manuellement sur une feuille de codage[12]. Parmi les catégories de données recueillies, on compte :
- les renseignements socio-démographiques;
- les antécédents criminels de l'accusé;
- les infractions pour lesquelles l'accusé a été déclaré inapte à subir son procès ou NRCTM;
- le diagnostic de l'accusé; et
- les déclarations des commissions d'examen (par ex. décision et conditions).
Dans bon nombre d'affaires, plus d'une accusation avait été portée contre un accusé NRCTM ou jugé inapte à subir son procès. Dans le but de fournir des sommaires de résultats sur ces affaires, l'accusation la plus grave a été choisie pour représenter l'affaire et elle a été déterminée selon l'index de gravité du Centre canadien de la statistique juridique de Statistique Canada, qui classe la gravité des accusations selon la durée des sentences et le tort potentiel fait aux victimes.
2.2 Échantillon et détermination du facteur de pondération
Le Tableau 1 contient le nombre d'affaires échantillonnées, le nombre total d'affaires pour chaque juridiction et le facteur de pondération. Le nombre de cas choisis de façon aléatoire en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec a été déterminé en utilisant un outil de calcul de la taille de l'échantillon standard, alors que la moitié des affaires ont été sélectionnées de façon aléatoire en Alberta, et que le nombre d'affaires total a été considéré pour l'Île-du-Prince-Édouard, le Nunavut et le Yukon.
Juridiction | Taille de l'échantillon | Population | Facteur de pondération |
---|---|---|---|
Île-du-Prince-Édouard | 12 | 12 | 1,000 |
Québec | 350 | 3 777 | 10,791 |
Ontario | 343 | 3 210 | 9,359 |
Alberta | 200 | 400 | 2,000 |
Colombie–Britannique | 295 | 1 252 | 4,244 |
Nunavut | 8 | 8 | 1,000 |
Yukon | 20 | 20 | 1,000 |
TOTAL | 1 228 | 8 679 | 7,067 |
La population correspond au nombre total d'affaires de non responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux et d’inaptitude à subir un procès en instance entre 1992 et 2004 dans chaque juridiction.
Afin que les sommaires soient plus représentatifs de la population totale d'affaires de non responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux et d'inaptitude à subir un procès dans les sept juridictions, un facteur de pondération a été accordé à toutes les données présentes dans la section des résultats. Le processus de pondération a été établi selon le nombre total de cas pouvant faire partie de cette étude dans chacune des sept juridictions. Par exemple, en Ontario, 3 210 affaires pouvaient être prises en compte dans cette étude. Ainsi, chacune des 343 affaires échantillonnées en Ontario représente 9,359 affaires dans la population. Parce que toutes les affaires de l'Île-du-Prince-Édouard, du Nunavut et du Yukon pouvaient être prises en compte dans cette étude, un facteur de pondération de un leur a été attribué.
- [10] Cet estimé est fondé sur les données de 2001 contenues dans : SCHNEIDER, R.D., FORESTALL, M. et MACGARVIE, S.. Statistical Survey of Provincial and Territorial Review Boards, Ottawa, Division de la recherche et de la statistique, Ministère de la Justice Canada, 2002.
- [11] Les systèmes de commissions d'examen actuels ont été mis sur pied en 1992, lors de l'adoption du projet de loi C-30. Par conséquent, les affaires de non responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux qui ont eu lieu avant le 4 février 1992 étaient soumis au système de mandats du lieutenant-gouverneur; un accusé était alors trouvé « non coupable pour motif d'aliénation mentale » au lieu de NRCTM. Cependant, après la mise en oeuvre du projet de loi C-30, ces affaires ont toutes été converties en affaires de non responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux et ont ainsi été considérées dans cette étude.
- [12] Voir Annexe A pour la formule « collecte de données ».
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