L’efficacité de la médiation pour certains litiges en matière civile : une méta-analyse

5. Conclusion

Les résultats de la présente méta-analyse brossent un portrait global des constatations fondées sur plus de 26 études traitant directement des programmes de médiation. Même si l’échantillon était trop petit pour permettre de différencier les types de programmes de médiation les uns des autres, la médiation aurait définitivement des effets positifs d’après les résultats compilés des études et des évaluations des programmes de médiation.

Dans l’ensemble, la médiation fait économiser du temps et des coûts. La méta-analyse révèle que la médiation entraîne des améliorations d’au moins 16 ou 17 % des perceptions d’économies de temps et de coûts, ce qui est également corroboré par les économies de temps et de coûts effectivement mesurées. Selon les caractéristiques du programme de médiation, ces améliorations pourraient même dépasser 40 % dans certains cas, mais il est plus probable qu’elles soient de l’ordre de 30 %.

De plus, la méta-analyse révèle que la médiation entraîne des améliorations d’au moins 3 à 6 % au chapitre des perceptions d’équité et de satisfaction. Par conséquent, la médiation entraîne clairement des améliorations faibles, mais évidentes, des perceptions d’équité et de satisfaction. Selon les caractéristiques du programme de médiation, ces améliorations pourraient être de l’ordre de 15 à 25 %, mais plus probablement de l’ordre de 10 à 15 %.

5.1 Recherche future

Plusieurs pistes de recherche pourraient être explorées pour améliorer la méthode de recherche utilisée dans la présente méta-analyse ou en raffiner les résultats.

Des études ont été repérées trop tard pour être prises en compte dans la présente méta-analyse (par exemple, Schultz, 1990 et Herman, 1993). De plus, les bibliographies d’autres études découvertes vers la fin du processus de recherche n’ont pas pu être examinées d’une manière adéquate dans le peu de temps disponible. Notre analyse a également révélé qu’il était très difficile de repérer les études comportant un échantillon comparatif pré-post mise en œuvre à partir des résumés et des titres des rapports. Par conséquent, dans les prochaines compilations d’études en vue d’une méta-analyse, on pourrait réaliser un examen qualitatif général de la littérature de manière à repérer dès le début les études qui ne sont pas bien résumées ou qui ne sont pas bien identifiées dans les ressources documentaires.

Bien que nous ayons utilisé des termes de recherche français et contacté des francophones pour qu’ils nous mettent sur des pistes d’études rédigées en français, très peu d’études en français ont été trouvées et aucune ne répondait à nos critères de sélection aux fins de la présente méta-analyse. Cette situation peut être due à un certain nombre de facteurs, y compris l’absence de chevauchement entre les littératures française et anglaise, les différences entre les régimes juridiques et réglementaires français et les régimes juridiques et réglementaires anglais et la terminologie qui y est associée. Dans les recherches futures, un examen qualitatif plus approfondi de la terminologie française relative au règlement extrajudiciaire des litiges pourrait produire des stratégies permettant de mieux repérer des études quantitatives pertinentes.